être d'ici sans ici, être ici en étant là bas /ne pas savoir ce qu'est l'ici de là bas puisque jamais,
n'est ce pas ? jamais on n'aurait mis les pieds là bas (ne l'a même pas proposé).
être ici en étant là bas, un ailleurs projeté, imaginé de toutes pièces utiles à faire grandir l'image
en force S'y ajoute (on y ajoute) certains détails dont on pense qu'il pourraient lui servir à vivre /pour
mieux le construire en train de déjeuner d'un seul bol de semoule-raisins-secs-courgettes, dans un
bol oui un bol, avec une cuillère à soupe lentement (il mange équivoque, j'ai su à ce moment précis
du premier repas combien il pouvait se mentir à lui même / en voyant sa voracité / il mange faux)
être ici sans être, mais sans être là bas qui n'existe que de la force de nos bras, et la force de notre
vue anguille des traverses jusqu'à s'insinuer vertigineusement dans l'absolu absurde des failles du
non-dit, Être ici de la force de mes mains sur toi, un jour, sur ton front à guetter ce qui heurte non
sans continuer la caresse du front, le mien haut, dedans les miettes mais croûte intacte on garde ce
qui doit se garder revient à la surface un peu plus tard à retardement à regret, non pas sur le coup
du point comme on pourrait s'y attendre mais sous __ La trace de ce qui se garde a une marche
démesurément lente à l'extême limite du mot hors les corps une horloge à retard sorte d'élasticité
fallacieuse qui nous rejoint jusque dans l'angle obscur où on était parti se reposer de tout Qui nous
revient pleine face éclairée ton corps m'écoeure de sa viande qui n'a rien de toi Le toi d'ici proche
de l'odeur et des gestes n'a plus rien de semblable avec ton corps là bas, celui que je retrouve quand
n'étant pas ici je pars dans là bas qui n'est là bas que par ce que je le nomme ici.
J'ai ici gardé tous les lendemains, oui ici. ainsi .