le lit est contre un mur contre le mur du fond le lit juste un côté
un des petits côtés non bordé celui du haut ainsi dormir la tête aux
pieds du mur plus rarement les pieds
les siens jamais très loin l'un de l'autre cependant prennent le lâche
ils changent de visage à plante décollée du sol ressemblent à de petits
poissons vides échoués sur le flanc déchargés du pas extérieur
entament un autre semblant de marche où seul l'air les cogne et la
douceur du drap
et son corps à elle tombée, son corps tombé sur le côté, ignorant de la
perspective qu'il offre une autre perception de chair plane que rien ne
permet de distinguer de celle qui dormait là avant elle uniquement
le lit enferme en lui l'empreinte de la pensée des corps
lorsqu'enfant elle criait la nuit, moite de l'étrange du rêve
on n'en finira jamais pas de ne pas la reconnaître mourir.