+ à
pieds joints / Jivezi +
finira par arriver / quelque chose finira par
c'est mettre
les mains dans la terre, et les mains entraînent d'autres pensées
ou penser autre chose ce qui est presque pareil, sauf que là les
pensées
naissent des mains et peut-être même de la terre qui les transmet
aux
mains, des pensées de terre.
On pourrait croire que ce sont des pensées de rien tant elles sont
différentes
de celles précises, et c'est plus que précis c'est tenace
et envahissant, oui
on pourrait dire qu'elle pense à vous d'une certaine façon
précise et épuisante :
un trafic de chef de gare subordonné aux rails pesants de toutes
leurs raideurs
dans une masse solide compacte impénétrable.
Rien ne change rien, sinon un mouvement du corps vers l'avant,
une courbe.
Voyez là, dans cette robe par exemple, souvenez vous celle qu'elle
gardait
pour dormir, une protection affichée, elle glisse à cause
de cette robe dans
une autre identité, souvenez vous ce nu du corps resté dessous
accompagnant ce nu dont elle s'emparait du visage par la bouche, le
traduisant en phrases qui coulaient en incessants filets l'une sur l'autre
et la robe s'ouvrait...
Celle-ci
imprimée la ramène infiniment vers vous et dans ces jours
présent
d'une autre dimension, une autre gare.
c'est plus tard, bien plus tard, qu'elle a pu mettre les mains dans la
terre
sans penser à la robe.
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________________________________en retour
plus ou moins demander ce que, se demander comme en retour, plutôt
retourné vers soi ce retour, un boomerang au trajet lent implacable
une
rengaine aux cordes inusables moulin mouline remettant ritournelle sur
le
tapis les pas dans les pas plutôt plus que moins et toujours en
accumulation
de ces fameuses poussières
qui nous attendent au tournant,
un barrage fumeux
// ne pas lécher le mur surtout si la main y est plus ou moins
incertaine.
vous l'auriez séduite de peu,
semblant louper une marche, croyant
monter jusqu'à ce qu'intervienne ce trébuchement dans un
tas de
poussières aggravé alors du barrage déjà installé
lorsque certains retours imperceptiblement se dessinent, on sent leur
avance s'insinuer hautement débordante de certitudes sourdes
défigurant d'un souffle net l'assemblage établi
s'attendre à plus, à mieux,
s'attendre à bien des choses, s'attendre au tournant,
derrière la maison tout près du banc, tu sais celui qui
penche un peu
tant les conversations l'accablent dirait-on
certainement,
quand l'heure aura mûri les murs, je m'attendrais à vous.
"Elle [Emma] avait rapport son journal de modes.
Léon se mettait près
d'elle ; ils regardaient ensemble les gravures et s'attendaient
au bas des pages."
FLAUBERT,
Madame Bovary,
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HA billage 3 [ au sec]
montage et habillage face [3] des montures
ne m'étaient
étrangers ni lui ni sa monture
composés de divers composants : une devanture,
deux côtés, une arrière cour et un fond vitré.
[l'intérieur ayant une capacité évidente à
démolir l'extérieur]
NOTICE
1. Quand on souhaite que visage et côtés soient posés
perpendiculairement au sol seule une surface étanche
peut protéger efficacement la monture de l'air et de l'eau.
2. Le
frottement continu des languettes sur la monture en présence d'esprit
abrasif léger favorise le polissage sur toutes les faces,
sans abus (nous nous étions à double tour épuisés
d'un décorticage
en règle méthodique frénétique, non pas l'un
sur l'autre, mais sur nous
mêmes en présence de l'autre devenu autre nous même,
tant se trouvaient
enrôlées nos langues à vitesse vertigineuse, l'idée
d'un simple virage fut
impossiblement concevable)
AU NETTOYAGE
prévoir plusieurs passes d'une durée de [...] minutes chacune.
Les deux premières sont d'ébauche, la troisième de
composition
et la dernière de brillantage.
Profitons en pour rappeler qu'il ne faut polir une monture qu'après
l'avoir bien nettoyée afin de retirer les poussières du
corps qui
encrasseraient les polissoirs.
lorsqu'à relire, débarrassé du temps, on ne distingue
plus de la
monture qu'une certaine conformité, ayant perdu la sensation
même de l'élan joyeux qui nous précipitait
quand tout redevenu uniforme, imperméable, platement calme
aller jusqu'au mensonge.
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HA billage
2
je
debout sur la chaise
la mère plus basse accroupie, l'oeil froncé sur
je doit rester droite ...
reste droite dit la mère accroupie, tourne un peu sa tête
à droite
puis à gauche.
Elle veut dire, mais les épingles dans sa bouche
les épingles si plantées ...
elle en tire une doucement et pique sec hop avec l'autre
l'autre main comme ça, tu vois en rond, elle fait signe : tourne
je debout tourne tulle
un pas, un ... pas plus
un pas dans le sens des aiguilles dans le sens de la main qui dit
tourne je tourne, une épingle, encore un pas, une épingle
hop
je debout de dos j'ai froid un peu un pas
une épingle tiens toi droite
je tourne la tête pivote
vers le visage de la mère accroupie dans sa bouche
les épingles
ont disparues.
Je inquiète juste avec
l'oeil du coin cherche.
ne bouge pas
un pas, encore, plus de montre, plus d'épingles
la mère recule d'un mètre
centimètre précis, précise l'ourlépinglé
sourire
la tête penchée mesure les mesures
sourire j'ose
alors, poussant avant la tête, la tête avancée sur
la robe épinglée
descends doucement attention aux /
n'abîme rien, ne casse
précieuse
tourne encore
je rose
tourne en princesse
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HA billage 1
est-ce toi qui me /
me tu /me touches tu trop ? /si tu me touches me touche là /appuie
fort/
rien n'empêche l'orientation / c'est toi qui me / tu touches ce
que tu et je /
insiste voir sur ce qui touche n'est pas plus bas que ce qui ne pas /
mais toi où ? /
de moi cavale / dans quoi exactement est-ce toi qui me vraiment ?
/touches où tu ? ou appuie / tu me balances ? /est-ce toi qui lance
ou balance
langue cadence lentement parfois si allante que mon vol perd sa violence
/exagère moi près de ta chemise, lèvre ma lèvre,
lève moi sous tes ourlets /
soulèvre moi l'exagère exquise / sous vite moi / descends
là descends moi
toboggan le jupon conquis combine nos dentelles russes /
le cavalier chavire le corset d'une page sur l'autre, trop,
au petit trot longtemps s'épuise
plus loin
/ plus
tard, j'en aurais pleuré
du silence /
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M_O_U_V_e_M_E_N_T_S
____un deux étroits
simple jardin déroulé lumière de course...
solanum dulcamara ... solanum
nigrum ... percée persiennes petite échelle marque
dessin au mur dessin
changeant ou est-ce le mur ? décolle,
lève toi veux-tu lavabo eau et eau, eau
et rires, corps
--- elles s'enduisent plusieurs couches, le matin visage de
crème lisse ----. similairement crémeuses
lapsana communis 5% ...
eryngium bourgatii 2% ... angelica razulii ... 5 grains ---
et lisses restent en dessous
crème jour
pour ne pas te toucher mon amour ...
symphytum tuberosum ... manigance de tubes,
appliquée à vous plaire
--- apparaître si lisse, aucune atteinte, teints les cheveux aussi
... cruciata
laevipes ... colori flamboyeur, qui parfois sans paraître
effronté pose pourtant
dans le meilleur rayon cause de contre-jour, elle sait comment ça
éclaire et
coulisse s'en amuse des regards ---
à table, je m'étais installée là, avant qu'il
ne rentre et immédiatement dans ses yeux --- notre hôtesse
toute nappe claire
avait disposé quelques chairs orangées juteuses fondantes
parfumées
tellement et nos bouches
tellement ... cucumis mlo ... sanguisorba
...
rubiaceae
garance voyageuse ... asperula hirta ...
... hieracium lactucella brassicaceae ... alliaria petiolata ...
lui arrivera plus tard, c'est ainsi, elles le savent, semblent calmes
là encore,
n'en parlent pas, juste de ces rires en dessous de table impeccablement
---
réservées, invitées ... heracleum
sphondylium ... cirsium palustre ...
cirsium richterianum ... doronicum grandiflorum ... echinops ritro ...
erigeron
annuus ... vergerette annuelle ...
helichrysum stoechas ... herbes en têtes dissipent la suie
ne re-viennent que le soir, entre passent, là, quand déjà
horizontales,
facilement, elles sont enjambées,
elles semblent dormir.
supprimer
les indésirables
// supprimer mon désir dans ce dossier. Dans ton dos mon désir
stagne
couché trop tôt, couché de force propre //
... viola reichenbachiana ...
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POSTES AVANCÉS
X--elle
assise -------------- et elle assise plus loin --------X
---------------------l,ui parle-----------------------------------------
elle assise regarde elle assise plus loin écouter/voir--------------------------
l,ui qui parle lui parle
parle -----------------------------------------------------------------
elle assise plus loin se laisse mouiller par les mots qui tombent douche
doucement, mouille petit pas peu, accepte avec la bouche rêveuse
l'air
là, comme si elle écoutait vraiment, --------
elle se laisse à l,ui
parle, se laisse aller -----------------------------------
elle assise
prend les deux dans ses yeux
leurs corps dans ses yeux s'assouplissent --------------- l,ui parle et
la
parle lui sort de la bouche en petites rigoles serrées, serpentent,
cheminent
s'insinuent sous les vêtements d'elle et elle, ---- coulent dessus
dessous
dedans sous les seins terrain vague tièdement courbe,
la main se décale
-------
l,ui , parle -------- ongles courts la main /ses mains ont été
la première
avancée / quand il les a évoquées dans une de ses
lettres, déjà elles
étaient sur moi /---- elle assise et elle a - ssise plus loin ,
,
l,ui
debout les mains accompagne, et les mots accompagnent les corps assis
les mots sous les robes atteignent sans que rien ne coupe pelote tourne
lentement sur leurs visages calmes comme des lacs dessous remuent
carnassières les vagues vont, lu,i parle, laissant les mots s'enfoncer
plus
avant fouille sans tendresse de l,ui ni d'elle ni
d'elle assise plus loin
aucun recul aucun geste de retrai, les jambes souples, à peine
le dos droit,
elle avalent ce que
--- l,ui parle --- le sens des mots ne prend sens que de son chemin
vers, elles n'entendent que les mains dures qui pressent leurs nuques
gorges
déjà se penchent vers uniquement ouvertes l,ui -----
, lui parle ----, , lui
debout souffle souffle sa bouche dans la bouche des corps,
à la bouche bouche les corps, le manque comble les corps
de sa bouche qui bouche le manque des corps ------
----- ------- -- -- ------ --- -------------------
-- ----- -- ---- ----- ---- --------- ---
..........................................
entre peaux entre côtes entre mises entre vous :
nous
une fenêtre
devant / une fenêtre derrière
nous et yvonne
Suit la course Ne pas s'y noter,
ne pas s'étrangler la gorge entre bayante
saute la perche yvonne, crache cache
(se souvient encore vivement de leur première rencontre, et de
qui présenta à
yvonne l'achat, adoption immédiate, remerciements écrits)
se penche à la première fenêtre
sentant si fort l'autre derrière l'autre
la suit des yeux
colle son dos, épaules et nuque, colle aux reins
la fenêtre derrière colle yvonne à la fenêtre
devant
yvonne entre fenêtres...
jambon beurre cornichon ça t'ira ? elle me dit
étalant déplié papier sulfurisé, bocal ouvert
sac précis anticipé préparé soin attentif,
avec pain de mie tendre
facile d'emploi coupé tranches fines
conservez à l'abri de l'humidité ne pas dépasser
la date limite inscrite sur
sûr ça ira
mâchons ... on se regarde...on se sourit.... debout
on regarde le jardin sous la fenêtre devant
cependant que derrière, la fenêtre derrière suit tous
nos mouvements.
debout derrière la fenêtre devant on regarde le jardin étal
déplié
promu neuf d'un premier regard comme un des jamais vu,
une fenêtre devant / une fenêtre derrière
tout se suit, tout s'enchaîne, tout s'emboîte
nous entre mâche-mâche.
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état des lieux & qques pistes mêmes
sur le mur trois taches blanches
trois portraits : même taille, même lieu, même regard
[] [] []
elle pense : c'est lui, c'est lui, sûrement.
pas au même age, mais ici, toujours ici, assis sur le même
banc,
le banc prend de l'âge en même temps que lui
là, il s'écaille par endroit et il devient plus clair, un
véronèse
presque tendre, presque gris
son visage aussi, même jeune paraît gris, un peu lointain,
même
jeune, il paraît inaccessible.
elle vient plus près, se penche proche comme pour parler
elle suit le contour doux du visage doux, il sourit doucement,
retenu, un sourire gris
semblable au reste, la couleur est à l'intérieur
de si près on la sent sourdre
elle est si près à présent qu'elle voit le reflet
de ses yeux à elle,
elle se regarde le regarder, elle se regarde, elle le regarde
elle pense, j'y suis, ça y est, je suis dedans ...
elle redresse l'un des cadres qui penche un peu
sur le mur noir , trois taches blanches
à l'intérieur même.
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un couloir/une porte/une porte/porte un
à
pieds joints, les mains tissent, porte à porte
La pièce est encore nue, la pièce est encore vide
je suis nue je suis vide je suis pièce /une/
pile et face
pile ou face
profil : la pièce est blanche.