* sans
habillage


*

 

+ à pieds joints / Jivezi +





finira par arriver / quelque chose finira par

c'est mettre les mains dans la terre, et les mains entraînent d'autres pensées
ou penser autre chose ce qui est presque pareil, sauf que là les pensées
naissent des mains et peut-être même de la terre qui les transmet aux
mains, des pensées de terre.
On pourrait croire que ce sont des pensées de rien tant elles sont différentes
de celles précises, et c'est plus que précis c'est tenace et envahissant, oui
on pourrait dire qu'elle pense à vous d'une certaine façon précise et épuisante :
un trafic de chef de gare subordonné aux rails pesants de toutes leurs raideurs
dans une masse solide compacte impénétrable.
Rien ne change rien, sinon un mouvement du corps vers l'avant,
une courbe.
Voyez là, dans cette robe par exemple, souvenez vous celle qu'elle gardait
pour dormir, une protection affichée, elle glisse à cause de cette robe dans
une autre identité, souvenez vous ce nu du corps resté dessous
accompagnant ce nu dont elle s'emparait du visage par la bouche, le
traduisant en phrases qui coulaient en incessants filets l'une sur l'autre
et la robe s'ouvrait...

Celle-ci imprimée la ramène infiniment vers vous et dans ces jours présent
d'une autre dimension, une autre gare.

c'est plus tard, bien plus tard, qu'elle a pu mettre les mains dans la terre
sans penser à la robe.


..........................................


________________________________en retour


plus ou moins demander ce que, se demander comme en retour, plutôt
retourné vers soi ce retour, un boomerang au trajet lent implacable une
rengaine aux cordes inusables moulin mouline remettant ritournelle sur le
tapis les pas dans les pas plutôt plus que moins et toujours en accumulation
de ces fameuses poussières
qui nous attendent au tournant,

un barrage fumeux

// ne pas lécher le mur surtout si la main y est plus ou moins incertaine.

vous l'auriez séduite de peu,
semblant louper une marche, croyant
monter jusqu'à ce qu'intervienne ce trébuchement dans un tas de
poussières aggravé alors du barrage déjà installé
lorsque certains retours imperceptiblement se dessinent, on sent leur
avance s'insinuer hautement débordante de certitudes sourdes
défigurant d'un souffle net l'assemblage établi
s'attendre à plus, à mieux,
s'attendre à bien des choses, s'attendre au tournant,
derrière la maison tout près du banc, tu sais celui qui penche un peu
tant les conversations l'accablent dirait-on
certainement,
quand l'heure aura mûri les murs, je m'attendrais à vous.



"Elle [Emma] avait rapport son journal de modes. Léon se mettait près
d'elle ; ils regardaient ensemble les gravures et s'attendaient
au bas des pages."

FLAUBERT, Madame Bovary,




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HA billage 3 [ au sec]


montage et habillage face [3] des montures

ne m'étaient étrangers ni lui ni sa monture
composés de divers composants : une devanture,
deux côtés, une arrière cour et un fond vitré.
[l'intérieur ayant une capacité évidente à démolir l'extérieur]

NOTICE

1.
Quand on souhaite que visage et côtés soient posés
perpendiculairement au sol seule une surface étanche
peut protéger efficacement la monture de l'air et de l'eau.

2. Le frottement continu des languettes sur la monture en présence d'esprit
abrasif léger favorise le polissage sur toutes les faces,
sans abus (nous nous étions à double tour épuisés d'un décorticage
en règle méthodique frénétique, non pas l'un sur l'autre, mais sur nous
mêmes en présence de l'autre devenu autre nous même, tant se trouvaient
enrôlées nos langues à vitesse vertigineuse, l'idée d'un simple virage fut
impossiblement concevable
)

AU NETTOYAGE

prévoir plusieurs passes d'une durée de [...] minutes chacune.
Les deux premières sont d'ébauche, la troisième de composition
et la dernière de brillantage.
Profitons en pour rappeler qu'il ne faut polir une monture qu'après
l'avoir bien nettoyée afin de retirer les poussières du corps qui
encrasseraient les polissoirs.
lorsqu'à relire, débarrassé du temps, on ne distingue plus de la
monture qu'une certaine conformité, ayant perdu la sensation
même de l'élan joyeux qui nous précipitait
quand tout redevenu uniforme, imperméable, platement calme

aller jusqu'au mensonge.


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HA billage 2


je debout sur la chaise
la mère plus basse accroupie, l'oeil froncé sur
je doit rester droite ...
reste droite dit la mère accroupie, tourne un peu sa tête à droite
puis à gauche.
Elle veut dire, mais les épingles dans sa bouche
les épingles si plantées ...
elle en tire une doucement et pique sec hop avec l'autre
l'autre main comme ça, tu vois en rond, elle fait signe : tourne
je debout tourne tulle
un pas, un ... pas plus
un pas dans le sens des aiguilles dans le sens de la main qui dit
tourne je tourne, une épingle, encore un pas, une épingle hop
je debout de dos j'ai froid un peu un pas
une épingle tiens toi droite
je tourne la tête pivote
vers le visage de la mère accroupie dans sa bouche
les épingles
ont disparues.
Je inquiète juste avec
l'oeil du coin cherche.
ne bouge pas
un pas, encore, plus de montre, plus d'épingles
la mère recule d'un mètre
centimètre précis, précise l'ourlépinglé
sourire
la tête penchée mesure les mesures
sourire j'ose
alors, poussant avant la tête, la tête avancée sur la robe épinglée
descends doucement attention aux /
n'abîme rien, ne casse
précieuse
tourne encore
je rose
tourne en princesse



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HA billage 1


est-ce toi qui me /
me tu /me touches tu trop ? /si tu me touches me touche là /appuie fort/
rien n'empêche l'orientation / c'est toi qui me / tu touches ce que tu et je /
insiste voir sur ce qui touche n'est pas plus bas que ce qui ne pas /
mais toi où ? /
de moi cavale / dans quoi exactement est-ce toi qui me vraiment ?
/touches où tu ? ou appuie / tu me balances ? /est-ce toi qui lance ou balance
langue cadence lentement parfois si allante que mon vol perd sa violence
/exagère moi près de ta chemise, lèvre ma lèvre, lève moi sous tes ourlets /
soulèvre moi l'exagère exquise / sous vite moi / descends là descends moi
toboggan le jupon conquis combine nos dentelles russes /
le cavalier chavire le corset d'une page sur l'autre, trop,
au petit trot longtemps s'épuise
plus loin

/ plus tard, j'en aurais pleuré
du silence /

 


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M_O_U_V_e_M_E_N_T_S ____un deux étroits


simple jardin déroulé lumière de course... solanum dulcamara ... solanum
nigrum
... percée persiennes petite échelle marque dessin au mur dessin
changeant ou est-ce le mur ? décolle,
lève toi veux-tu lavabo eau et eau, eau
et rires, corps
--- elles s'enduisent plusieurs couches, le matin visage de
crème lisse ----. similairement crémeuses lapsana communis 5% ...
eryngium bourgatii 2% ... angelica razulii ... 5 grains
---
et lisses restent en dessous
crème jour
pour ne pas te toucher mon amour ...
symphytum tuberosum ... manigance de tubes, appliquée à vous plaire
--- apparaître si lisse, aucune atteinte, teints les cheveux aussi ... cruciata
laevipes
... colori flamboyeur, qui parfois sans paraître effronté pose pourtant
dans le meilleur rayon cause de contre-jour, elle sait comment ça éclaire et
coulisse s'en amuse des regards ---
à table, je m'étais installée là, avant qu'il
ne rentre et immédiatement dans ses yeux --- notre hôtesse toute nappe claire
avait disposé quelques chairs orangées juteuses fondantes parfumées
tellement et nos bouches
tellement ... cucumis mlo ... sanguisorba
...
rubiaceae
garance voyageuse ... asperula hirta ...
... hieracium lactucella brassicaceae ... alliaria petiolata
...
lui arrivera plus tard, c'est ainsi, elles le savent, semblent calmes là encore,
n'en parlent pas, juste de ces rires en dessous de table impeccablement ---
réservées, invitées ... heracleum sphondylium ... cirsium palustre ...
cirsium richterianum ... doronicum grandiflorum ... echinops ritro ... erigeron
annuus ... vergerette annuelle ...
helichrysum stoechas
... herbes en têtes dissipent la suie
ne re-viennent que le soir, entre passent, là, quand déjà horizontales,
facilement, elles sont enjambées,
elles semblent dormir.

supprimer les indésirables
// supprimer mon désir dans ce dossier. Dans ton dos mon désir stagne
couché trop tôt, couché de force propre //
... viola reichenbachiana ...


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POSTES AVANCÉS

X--elle assise -------------- et elle assise plus loin --------X
---------------------l,ui parle-----------------------------------------
elle assise regarde elle assise plus loin écouter/voir--------------------------
l,ui qui parle lui parle
parle -----------------------------------------------------------------
elle assise plus loin se laisse mouiller par les mots qui tombent douche
doucement, mouille petit pas peu, accepte avec la bouche rêveuse l'air
là, comme si elle écoutait vraiment, --------
elle se laisse à l,ui
parle, se laisse aller -----------------------------------
elle assise
prend les deux dans ses yeux
leurs corps dans ses yeux s'assouplissent --------------- l,ui parle et la
parle lui sort de la bouche en petites rigoles serrées, serpentent, cheminent
s'insinuent sous les vêtements d'elle et elle, ---- coulent dessus dessous
dedans sous les seins terrain vague tièdement courbe,
la main se décale
-------
l,ui , parle -------- ongles courts la main /ses mains ont été la première
avancée / quand il les a évoquées dans une de ses lettres, déjà elles
étaient sur moi /---- elle assise et elle a - ssise plus loin , ,
l,ui
debout les mains accompagne, et les mots accompagnent les corps assis
les mots sous les robes atteignent sans que rien ne coupe pelote tourne
lentement sur leurs visages calmes comme des lacs dessous remuent
carnassières les vagues vont, lu,i parle, laissant les mots s'enfoncer plus
avant fouille sans tendresse de l,ui ni d'elle ni
d'elle assise plus loin
aucun recul aucun geste de retrai, les jambes souples, à peine le dos droit,
elle avalent ce que
--- l,ui parle --- le sens des mots ne prend sens que de son chemin
vers, elles n'entendent que les mains dures qui pressent leurs nuques gorges
déjà se penchent vers uniquement ouvertes l,ui -----
, lui parle ----, , lui
debout souffle souffle sa bouche dans la bouche des corps,
à la bouche bouche les corps, le manque comble les corps
de sa bouche qui bouche le manque des corps ------
----- ------- -- -- ------ --- -------------------
-- ----- -- ---- ----- ---- --------- ---


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entre peaux entre côtes entre mises entre vous : nous

une fenêtre devant / une fenêtre derrière
nous et yvonne
Suit la course Ne pas s'y noter,
ne pas s'étrangler la gorge entre bayante
saute la perche yvonne, crache cache
(se souvient encore vivement de leur première rencontre, et de qui présenta à
yvonne l'achat, adoption immédiate, remerciements écrits)
se penche à la première fenêtre
sentant si fort l'autre derrière l'autre
la suit des yeux
colle son dos, épaules et nuque, colle aux reins
la fenêtre derrière colle yvonne à la fenêtre devant
yvonne entre fenêtres...
jambon beurre cornichon ça t'ira ? elle me dit
étalant déplié papier sulfurisé, bocal ouvert
sac précis anticipé préparé soin attentif, avec pain de mie tendre
facile d'emploi coupé tranches fines
conservez à l'abri de l'humidité ne pas dépasser la date limite inscrite sur
sûr ça ira
mâchons ... on se regarde...on se sourit.... debout
on regarde le jardin sous la fenêtre devant
cependant que derrière, la fenêtre derrière suit tous nos mouvements.
debout derrière la fenêtre devant on regarde le jardin étal déplié
promu neuf d'un premier regard comme un des jamais vu,
une fenêtre devant / une fenêtre derrière

tout se suit, tout s'enchaîne, tout s'emboîte
nous entre mâche-mâche.



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état des lieux & qques pistes mêmes


sur le mur trois taches blanches
trois portraits : même taille, même lieu, même regard


[] [] []


elle pense : c'est lui, c'est lui, sûrement.
pas au même age, mais ici, toujours ici, assis sur le même banc,
le banc prend de l'âge en même temps que lui
là, il s'écaille par endroit et il devient plus clair, un véronèse
presque tendre, presque gris
son visage aussi, même jeune paraît gris, un peu lointain, même
jeune, il paraît inaccessible.
elle vient plus près, se penche proche comme pour parler
elle suit le contour doux du visage doux, il sourit doucement,
retenu, un sourire gris
semblable au reste, la couleur est à l'intérieur
de si près on la sent sourdre
elle est si près à présent qu'elle voit le reflet de ses yeux à elle,
elle se regarde le regarder, elle se regarde, elle le regarde
elle pense, j'y suis, ça y est, je suis dedans ...
elle redresse l'un des cadres qui penche un peu
sur le mur noir , trois taches blanches
à l'intérieur même.

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un couloir/une porte/une porte/porte un

à pieds joints, les mains tissent, porte à porte
La pièce est encore nue, la pièce est encore vide
je suis nue je suis vide je suis pièce /une/
pile et face
pile ou face
profil : la pièce est blanche.

/tu arrives d'A par le pont / tu traverses / il y a cette
petite place, tu t'en souviens? /
/ deux bancs, une fontaine, deux grands platanes / une place, quoi /
une place comme une place /
avance encore un peu / tu ne peux pas te tromper / tu
suis la route / il y a deux maisons / la mienne c'est la seconde / à main gauche /



"Sur le côté intérieur de la boîte, comme l'empreinte
d'une main imprimé dans de l'argile, les traces de
la vie du précèdent propriétaire (donnons lui le nom
de B., pour le moment) étaient gravés
profondément à l'envers."

Abé Kobo in L'homme-boîte éd. Stock



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vider le cache


Ce livre est un vague amas de brouillons contradictoires.
Je l'ai examiné une fois : au troisième chapitre le héros meurt,
au quatrième il est vivant.
C'est cause du nom vous savez, un nom c'est juste quelques lettres
lui pouvait changer de nom à chaque chapitre.
La mort du héros, c'est pour semblant.
J'écris sans imagination, par manque d'imagination.
écrire, c'est le contraire d'imaginer.
ça devait être ailleurs, ça s'imagine, ça part longtemps parfois dans une sorte d'oblitération mentale,
ça comme un remord, le goût
les lettres ? oui, il y en avait
sans enveloppes
sans mots, ou avec les mêmes, toujours les mêmes mots, ceux qui reviennent des dents du remord
est-ce cela écrire ? elle demande
est-ce mordre ?
par ordre : Il referme le cahier, il me le rend et il dit :
Avant de se mettre écrire un roman, il faut apprendre à respirer.
(à l'intérieur du cahier, on avait mis le parc et les arbres, le voyage en autocar,
tu te souviens de ça ? de ce matin là ?
ils avaient dit demain matin, sans se connaître
sans se connaître, ils s'attendaient exatement là
où les mots les avaient menés,
rien que les mots )

L'Histoire est un cauchemar dont j'essaie de m'éveiller. Du songe net,
elle garde la trace pleine, une toute petite histoire bien nette, pareille au songe, si petite.
Mais le trou
de part en part.


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TROUBLEtrouble

une façon de se sentir épars éparpillé, papillon paille et papille pas pire mais pillée pile poil,
à la fois [être] important que cette chose coupée se pose. Déposée de soi cette importance là juste à côté de soi,
comme une autre personne mais personne autre que soi, [celle] n'est plus qu'une feuille d'importance mince
où glisser entre soi et toi,
un soir, une façon de se laisser glisser boire à même la peau avaler l'arme avec la paupière,
et savoir sentir que l'on vit de cela,
de cette mince couche là d'une importance qui n'en n'a pas,
attelée d'écriture.



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ne pas

ne pas mieux dire
pour un rappel. Courir en arrière Couvrir Ce qui existe
titre d'apparence sous titre d'appartenance Quelque chose ou quelqu'un
marque ce qui concerne quelque chose ou quelqu'un / d'autres lieux.
un Dépôt
d'autre Un [ ] Passage Au plus pur [L'accent est mis, dansant sur Tout un domaine,
rez de chaussée support Doublement - d-doublement Re:
Les choses sorties du Corps, les Liquides à saisir non contrôlables
d'Une expression extrêmement douce :
elle se penche, et presque elle aurait l'air de dire, de se dire
compte au comptant, ne pas pouvoir mieux dire, ces Choses-là , toutes ces choses
celles là mêmes nous disent le sexe la terre et l'eau du coeur jusqu'à la bouche bée
bouche par la bouche que bouche la bouche boueuse, oùboue une buée
ce qui mousse de ces mots là nous dit, disants muets , nous sommes dits
Auriez vous lu ? auriez vous vous
lu voulu même ? vous même lu ? lisant ou plus ?
au plus proche des reins nos mains Aucun appui
le corps Se tait. Bouché.
Ne pas Oublier ton nom.
tant / mieux dire



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...........t.r.°.u.s................

il y a forcément un trou
à trouver sous ( l'herbe a gagné les vêtements, couvre )
la peau, le sol, trou du trouble
tisse un trou d'oeil en clin
m'incline m'y
mi-penché le corps au mur :
une porte des mouches
une porte bassement disposée, renfrognée du couloir
une boucle, faut glisser par dessous, se couler maigre, s'oublier
pour n'être qu'un principal élémentaire
le principal restant de déceler le trou, par principe ouvert
à étendre et détendre les abords, on y trouve certaines choses.
Monté ou démonté serré maintenu par quelques assemblages,
le chemin du trou est une pièce mobile qui, selon la position qu'on lui prête, retient ou laisse échapper ...
J'arrive des mains,
avancée d'une approche où se mettent certains écarts jusqu'où n'exister
que de là, à en perdre la notion de temps
doucement s'insinue, se propage, s'imprègne, s'adapte
le visage immobile semble penser ailleurs
rien ne bouge, l'air est chaud
seul un souffle de vent
contenu de respirations
anime le décor du voyage
sous la terre,
sous votre chemise,
il y a un troupeau de trous



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chambre d'espacement 2

Ça vous tombe dessus d'un coup
BLANC
comme vide, vide la chambre vue
lumière
cligne l'oeil ébloui où ?
est où dit-il de l'oeil qui
cligne , devrait-il soulever voilure pour mer haute ?
ou rester amarré bas ?
plus bas, on gagne en air, l'air de rien permet d'être
la foule permet du dos rond l'anonyme
silhouette furtive, ne plus savoir
si oui ou non
ne plus compter sur la couleur du doigt.


Ton doigt commente dans mon cou mon couloir ma couleur.
Je te repeindrai nos jardins en contournant les ombres,
viens, il fait jour


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Physionomies des caractères combinatoires


A.pproche de ... Le paysage se traduit par une modification imperceptible,
comporte certains signes, lettres ou figures gravées entraînant des zones
de grande amplitude jusqu'aux jours du grand dialogue composé.

B.alisage des corps ... En particulier, dans ce cas, Il est nécessaire
que les caractères restent compatibles Vérification des empâtements,
la case située à la racine est active et familière
également munie d'un tapis d'herbes déroulantes
qui vous permet d'ôter chacun des doutes.

C.ouvertures ... Une attention particulière aux incompatibilités et
aux préférences capitales sur minuscules mises à jour de certains traits
J'ai néanmoins conservé , en m 'éloignant d'un pas
tant m' accapare lui,
et les draps d'une blancheur, et les dents ne me lâchent (j'ai ri)


D.es Réglages des préférences ...
Par > fenêtre calques, canaux & chemins.
Puis : /dialogues/nouvelle fenêtre attachable/calques, canaux et chemins
Si l'on ne la ferme pas, cette fenêtre reste mémorisée.
Lorsque l'on se quitte distinguons bien précisément les rotations, étirements, cisaillements
et la perpective en vertu d'un pacte conclu entre le porteur de la lettre et la lettre elle-même.

E.t dialogues ... La plupart des fenêtres permettent de contenir
plusieurs dialogues accessibles et peuvent s'attacher entre elles.
L'une des barres d'attachement est la fenêtre de dialogue.
Le dialogue est crée dans une nouvelle fenêtre attachée à la précédente,
au dessus ou au-dessous,
selon que le dialogue a été déposé sur une barre d'attachement supérieure ou inférieure.
Des boutons permettent de sélectionner un dialogue parmi ceux contenus dans la fenêtre.
S'il n'y a qu'un seul dialogue, il n'y a pas de rideaux ni de voiles d'angles.
La ligne du dialogue contient le tissu slectionné et deux boutons de nacre blanc permanent
oeuvrant respectivement sur l'ouverture open/closed des volets
(dans le cas d'un seul dialogue, c'est la fenêtre qui est fermée).
Lorsque l'un des visages passe sur la ligne médiane du dialogue,
il se transforme en une petite main.

F.enêtres d'emplacement vide ...
Changement de l'ordre au cours du premier glisser/déposer léger,
le premier visage prend la place du second,
et ce dernier et les suivants prévisibles restent
éternellement décalés.


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le champ d'une réponse se situe à mi-course


au ras des pâquerettes

attendu qu'il y soit ... mais pas plus
ou est-ce la facilité encore ?
felicité elle dit d'humeur, et moi j'appelerai
d'un nom indéfini imprononçable
je dirai : c'est ton nom.
et sur ce nom viendra la couleur.

nous aurions su préparer sa venue, une place.
à part. à part du lieu, un espace,
lui seul a décidé du moment,
j'en fus un peu saisie mais pas plus
une chair de poule un instant,
la part de l'instant où
la porte s'est dans le dos,
ouverte, ça descend dans la gorge sèche,
mais pas plus

la porte est à ma gauche vous savez, j'y vois le jardin ...
une coupure profonde, segment d'allée, la vigne vierge
verdissant la terrasse d'ombres fait naître des corps
sur le mur et les roses.
Y passe le soleil
cligne en tournant, marque un point plus clair puis ailleurs,
sur le dallage de pierres change avec les pétales tombés en petits
ramassis délavés roses
encore que si pâles.

La porte est vitrée tout du long, je pivote sur place, pas plus.
machinalement, souvent sans voir, juste un geste du cou
vers l'ouverture, c'est pas plus que ça je vous assure. pas plus
non, mais savoir, je savais
qu'un jour il serait là, bouchant l'allée, bouchant la vue,
bouchant ma bouche, m'obligeant à la salive sèche,
non pas plus. on passe
et l'ombre

là, plus tard, j'en reviens au gris finalement, un nom.
Les couleurs je les tente l'une après l'autre, mais seul
le gris m'habille
je vous l'avais bien dit, n'est-ce pas ?
seul le gris

mais pas plus.

elle ne parle pas. il ne bouge pas.


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CO-INCIDENCE 3

ça pourrait paraître suspect
je m'étendrais volontiers
sur une foule
de petits n'importe quoi...


(un peu plus loin : assise répète (la foule) : n'importe quoi
n'importe quoi n'importe quoi n'importe quoi n'importe quoi
n'importe quoi ... n'importe quel petit n'importe
quoi fera figure de suspect pourvu que l'on s'y pende.


vous l'attendrez à la gare, voulez vous ?
elle, présente d'un regard indéfinissable.
La rencontre sera du hasard.

vous l'attendiez à la gare, n'est-ce pas?
elle, présente d'un regard indéfinissable.
La rencontre était du hasard.



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flanc sur champ


je ne prépare rien, rien du tout
un tout que je laisse m'écraser l'ombre jusqu'à s'asseoir sur ses genoux
un tout que j'avale en faisant comme si l'air était d'air
et non pas le lieu du vertige
je ne prépare rien, rien devant
Je laisse faire le vide, se faire
vide est la chose la plus difficile que je connaisse, yvonne sans cesse m'y rejoint,
je la chasse d'un revers de mouche
mais elle est si obstinée ...aussi je la laisse,
la laisse se vider
alors vides yvonne et moi-même, allons.

De loin, on les dirait causantes dans l'allée des jardins,
puis débouchent sur l'avenue coupée d'un, du dos d'une
pour ralentissement de rigueur.

/ voyez là, votre empesé m'obsède, savez vous ?
ce revêche du ton, resserrement des mots autour d'eux-mêmes jusqu'au fil inaudible, je m'y cogne /

De larges avenues amputées de leur vitesse par des renflements successifs,
artères vides de sang dans lesquelles bourdonne le gris des insectes.
La tête comme avenue grouillante.

De loin, on les diraient aimantes,
gestes suspendus, ralentis, dont l'élan se brise à mi-course subitement stoppé
se termine en absence, cependant que leurs visages semblent si proches

/ vos cils me frôlent
comme vos mots
s'émoussent avant qu'ils ne m'abordent !
/

lèvres mobiles d'un film muet, Pour avoir le coeur net, une fois venue,
je mettrai d'autres mots dans votre bouche souple d'un aller sans retour.

je ne réponds de rien.



..........................................






d'ailleurs sur elle

j'ai perdu l'impatience
ne me demandez pas comment, ça c'est fait seul,
Dans le fond la photo tant attendue ne change rien à notre affaire
ce qui fait que ça change c'est le fait du passage à une autre perception.
imperceptible.
cette sorte de décor des choses
on y évolue en croyants :
les arbres tordus sont tordus,
les maisons cassées, cassées
les choses perdues oubliées
jusqu'à trouver une fente dans les coulisses où se glisser.
Quand tout paraît pareil, c'est alors que tout change,
tout devient différent, vous comprenez ?
la vue d'une autre vue comme on acquiert par la pratique un oeil de photographe,
une sensibilité accrue pousse à la limite du cynisme
l'oeil du recul

si longtemps j'ai cherché la porte où vous sentir des mots
comme une croûte, comme la peau des gens,
une peau de mots, on a beau se toucher, c'est si peu
juste l'écho des mots à vouloir
celui qui ébranle la photo est ailleurs,
et d'ailleurs,
vous ne l'atteindrez jamais plus.








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